N°02 – « L’antispécisme nie les différences entre les humains et les animaux »

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Mais non ! Avant tout, définissons ce que sont le spécisme et l’antispécisme.

On appelle spécisme l’idéologie qui postule une hiérarchie entre les espèces animales. Le spécisme conduit à octroyer des privilèges aux êtres humains au détriment de tous les autres animaux. On peut aussi ranger sous ce terme la préférence pour certains de ces animaux par rapport à d’autres ; ce qui amène, par exemple, à accepter de mettre à mort et de manger des poissons ou des vaches, mais pas des chats ou des chiens.

L’antispécisme est la lutte contre cette idéologie : la pensée antispéciste énonce qu’il est injuste de nuire aux animaux, ou de nier leurs intérêts, sur le seul critère de leur appartenance à une espèce ou à une autre.

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Un argument souvent utilisé pour critiquer le mouvement antispéciste consiste à affirmer que « l’antispécisme nie les différences qui existent entre les humains et les animaux ». Critique qui énonce ensuite que la négation de ces différences serait une erreur et que l’antispécisme reposerait conséquemment sur un postulat invalide.
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D’une part, cette formulation est hasardeuse, car les humains sont des animaux. Énoncée telle quelle, cette affirmation a donc autant de sens que de chercher, par exemple, à « étudier les différences entre les cigognes et les oiseaux », ce qui est inepte.

D’autre part, cet argument repose sur une idée reçue en ce sens que la pensée antispéciste ne nie pas les différences existant entre les êtres humains et les autres animaux, mais ne considère pas que ces différences sont des critères acceptables pour les asservir, les séquestrer, les exploiter et/ou les mettre à mort. L’antispécisme reconnaît les différences morphologiques, cognitives, comportementales et autres dissemblances pouvant exister entre les différentes espèces animales (être humain compris), ainsi qu’entre les représentant·e·s d’une même espèce, mais estime que la considération morale que l’on accorde à un individu ne peut être basée sur ces seules différences. Tout comme le féminisme, par exemple, qui postule que le genre ou le sexe d’une personne ne peuvent être des critères valides de considération morale.

Loin d’affirmer que les êtres humains sont identiques aux autres animaux ou, par extension, que les autres animaux devraient avoir les mêmes droits que les êtres humains (ce qui est effectivement absurde, puisque les belettes n’ont a priori que faire du droit de vote, entre autres), la pensée antispéciste revendique tout simplement une égale considération des intérêts des êtres affectés par les actions humaines : intérêts à vivre et à ne pas souffrir, notamment.