Futés à manger du foin

À PROPOS DE SÉBASTIEN MORO ET LAYLA BENABID, LES CERVEAUX DE LA FERME

Poussins de trois jours capables de réaliser des additions et des soustractions, chèvres qui lisent les émotions sur les visages humains et prennent du plaisir à relever des défis intellectuels, brebis qui catégorisent mentalement des familles botaniques : les « cerveaux » de la ferme ne sont pas forcément ceux que l’on croit !

On retrouve dans cet ouvrage les ingrédients qui ont fait le succès des Paupières des poissons, bande-dessinée du même auteur, initiée et illustrée par Fanny Faucher et lauréate du prix Maya 2019 : un exercice de vulgarisation scientifique illustré avec brio, porté par un humour décalé et de multiples références à la pop culture.

De même format, Les Cerveaux de la Ferme s’articule en six parties, chacune consacrée à un pan particulier de la cognition et du comportement animal : perception du monde, façon de réfléchir, émotions, façon de communiquer, façon d’apprendre les uns des autres, sociétés. Ce large éventail constitue une passionnante introduction pour qui s’intéresse à la perception du monde des chèvres, cochons, moutons, poules et autres vaches.

Cela saute immédiatement aux yeux : l’ouvrage est le résultat d’un travail considérable. En matière de recherche documentaire, tout d’abord. La synthèse de la littérature scientifique ayant servi de base à la réalisation du livre, disponible sur le site de l’éditeur, permet d’accéder à un aperçu du colossal travail de recherche mené par Sébastien Moro. Celui-ci a épluché plusieurs centaines d’études publiées des années 1980 à nos jours pour en extraire une synthèse accessible à un large public, démarche que l’on retrouve sur sa chaîne de vulgarisation scientifique Cervelle d’Oiseau.

Dans le travail d’illustration, ensuite. Sous le stylet de Layla Benabid, l’auteur devient un enthousiaste narrateur-professeur qui guide la lecture. Il est accompagné d’une illustratrice dévouée (quelque peu exubérante, aussi, notamment lorsqu’elle exprime son amour pour les frites grasses ou remplace l’auteur par un personnage de manga dont elle est amoureuse), mise en abyme qui ajoute à la sympathie que l’on éprouve pour ces deux personnages. Le tout est proposé dans un style graphique maîtrisé et réjouissant, alternant adroitement bande-dessinée, cartoon, schéma technique et illustration scientifique réaliste, sans que l’homogénéité de l’ensemble n’en pâtisse.

Lire la suite sur le site de L’Amorce

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