Régimes alimentaires et GES – Que dit le GIEC ?

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Régimes alimentaires et émissions de gaz à effet de serre – Que dit le GIEC ?

TEXTE COMPLET

Régimes alimentaires et émissions de gaz à effet de serre – Que dit le GIEC ?

C’est quoi, le GIEC ?
(Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat)
Organisme créé en 1988, il a pour mission :
• D’évaluer les données permettant de mieux comprendre le changement climatique,
• D’examiner les conséquences du changement climatique,
• D’étudier les stratégies d’adaptation et d’atténuation envisageables,
• D’établir des synthèses des connaissances scientifiques et de les communiquer.
En anglais, on le nomme IPCC (Intergovernmental Panel on Climate Change).

Dans son Rapport spécial sur le changement climatique et les terres émergées (2019), le GIEC propose, sous la forme du graphique ci-dessous, une synthèse des connaissances scientifiques concernant le potentiel d’atténuation des émissions de gaz à effet de serre (GES) de différents régimes alimentaires :

Le graphique montre le potentiel d’atténuation des émissions de GES du chaque régime alimentaire Cela donne, du plus grand au plus faible potentiel, en gigatonne équivalent CO2 par an :
– Végane / Végétalien ≃ 8
– Végétarien ≃ 6
– Flexitarien ≃ 5,1
– Régime sain ≃ 4,6
– Éthique et frugal ≃ 4
– Pescétarien = 4
– Omnivore soucieux du climat ≃ 3,4
– Méditerranéen = 3


Ce graphique est une adaptation et une traduction de Figure 5.12 — SRCCL, IPCC, 2019. Ces estimations comprennent les effets de la séquestration du carbone résultant de la préservation des terres. La description de chaque régime reflète la réalité des usages et peut donc ne pas correspondre à la définition habituelle.

La conclusion du GIEC est sans ambiguïté : le régime alimentaire qui a le plus grand potentiel de réduction des émissions de GES est le végétalisme.

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SOURCES & INFOS COMPLÉMENTAIRES

– Qu’est-ce que le GIEC ? Page Wikipédia

– Graphique originel sur le site du GIEC

Traduction de la légende originelle du graphique (majoritairement via DeepL) :
« Potentiel d’atténuation technique d’un changement de régime alimentaire d’ici 2050 selon une série de scénarios examinés dans la littérature. Les estimations n’indiquent que le potentiel technique et comprennent les effets supplémentaires de séquestration du carbone résultant de la préservation des terres. Les données sans barres d’erreur proviennent d’une seule étude. Tous les régimes alimentaires doivent fournir un complément complet de qualité nutritionnelle, y compris des micronutriments (FAO et al. 2018).
– Vegane / Végétalien : Entièrement à base de plantes (Springmann et al. 2016b ; Stehfest et al. 2009).
– Végétarien : Céréales, légumes, fruits, sucres, huiles, œufs et produits laitiers, et généralement au maximum une portion par mois de viande ou de fruits de mer (Springmann et al. 2016b ; Tilman et Clark 2014 ; Stehfest et al. 2009).
– Flexitarien : 75 % de la viande et des produits laitiers remplacés par des céréales et des légumineuses ; au moins 500 g par jour de fruits et légumes ; au moins 100 g par jour de sources de protéines d’origine végétale ; des quantités modestes de protéines d’origine animale et des quantités limitées de viande rouge (une portion par semaine), de sucre raffiné (moins de 5 % de l’énergie totale), d’huiles végétales riches en graisses saturées et de féculents à indice glycémique relativement élevé (Springmann et al. 2018a ; Hedenus et al. 2014).
– Régime sain : Basé sur les recommandations diététiques mondiales pour la consommation de viande rouge, de sucre, de fruits et légumes, et l’apport énergétique total (Springmann et al. 2018a ; Bajželj et al. 2014).
– Éthique et frugal : Apport calorique global quotidien par habitant de 2800 kcal/cap/jour (11,7 MJ/cap/jour), associé à un niveau relativement faible de produits animaux (Smith et al. 2013).
– Pescétarien : Régime végétarien incluant des poissons et fruits de mer (Tilman et Clark 2014).
– Omnivore soucieux du climat : 75 % de la viande et des produits laitiers de ruminants remplacés par d’autres viandes (Hedenus et al. 2014).
– Méditerranéen : Légumes, fruits, céréales, sucres, huiles, œufs, produits laitiers, poissons et fruits de mer, quantités modérées de volaille, porc, agneau et bœuf (Tilman et Clark 2014). »


Cette question est aussi abordée et synthétisée dans la FAQ 5.2 du GIEC
Traduction (majoritairement via DeepL) :
« Les activités agricoles émettent des quantités importantes de gaz à effet de serre (GES). Les activités de la chaîne d’approvisionnement alimentaire au-delà de la ferme (par exemple, le transport, le stockage, l’emballage) émettent également des GES, notamment en raison de la consommation d’énergie. Les émissions de GES dues à la production alimentaire varient selon les types d’aliments. La production d’aliments d’origine animale (viande et produits laitiers, par exemple) émet davantage de GES que la culture, en particulier dans les systèmes d’élevage intensifs et industriels. C’est principalement le cas pour les denrées produites par les ruminants, comme les bovins, en raison des processus de fermentation entérique qui sont de gros émetteurs de méthane. La modification des régimes alimentaires en faveur d’une part plus faible d’aliments d’origine animale, une fois mise en œuvre à l’échelle, réduit la nécessité d’élever du bétail et modifie la production végétale, qui passe de l’alimentation animale à la nourriture humaine. Cela réduit les besoins en terres agricoles par rapport à la situation actuelle et entraîne donc des changements dans le système alimentaire actuel. Du champ au consommateur, cela réduirait les émissions globales de GES. Les changements de comportement des consommateurs, au-delà des changements de régime alimentaire, tels que la réduction du gaspillage alimentaire, peuvent également avoir, à l’échelle, des effets sur les émissions globales de GES des systèmes alimentaires. La consommation d’aliments régionaux et saisonniers peut réduire les émissions de GES, s’ils sont cultivés efficacement. »

– Extrait complémentaire du rapport (SRCCL, 5.5.2.1) :
« Une revue systématique a révélé qu’une consommation plus élevée d’aliments d’origine animale était associée à un impact environnemental estimé plus élevé, tandis qu’une consommation accrue d’aliments d’origine végétale était associée à un impact environnemental estimé plus faible (Nelson et al. 2016). »

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POUR ALLER PLUS LOIN (contenu de vulgarisation traitant de cette question) :
Veganalytic
ONAV
APALA asso
BonPote