TEXTE COMPLET
« Le but avec les vaches à hublot, c’est de servir le bien-être animal et la science »
Mais non ! Remettons les choses en contexte.
Ce qu’on appelle vaches à hublot (ou fistulées) sont des vaches dont on a perforé l’abdomen pour y placer une canule fermée par un clapet, conçue pour l’insertion d’un bras humain et permettant l’accès à une partie de l’estomac appelée panse ou rumen.
Cette pratique est attestée depuis le XIXe siècle et répandue dans le monde entier. En France, elle a notamment été exposée par l’association L214 via une vidéo tournée en 2019 dans une station expérimentale du groupe agro-industriel Avril. Le grand public a majoritairement été très choqué par ce type de procédé qui n’était, auparavant, souvent connu que des personnes exploitant des animaux, ou des personnes et associations s’intéressant à l’éthique animale.
Certaines personnes ont toutefois défendu cette pratique. C’est par exemple le cas de Brune Poirson, secrétaire d’Etat à la Transition écologique, qui affirmait : « C’est utile, parce que nous avons besoin de la science » ou encore de l’INRA et de certaines personnalités, ayant affirmé que la pose de canules sur ces vaches avait pour but « d’augmenter le bien-être animal » et de « limiter les émissions de méthane en étudiant la digestion des ruminants ».
Or, le but de ces expérimentations est d’améliorer la productivité des animaux, et donc la rentabilité de leur exploitation. Les objectifs sont d’ordre financier. Les autres points mis en avant par les filières de l’élevage sont donc d’éventuelles conséquences indirectes, et non des objectifs.
On retrouve ce même principe dans l’exploitation de la majorité des cochons élevés en France, par exemple : promiscuité (+ de 95% des cochons élevés en bâtiment) ; absence de satisfaction de besoins essentiels (sevrage légal établi et pratiqué à 28 jours – souvent avant – au lieu de 3 ou 4 mois) ; et manque de stimulations intellectuelles (sol en caillebotis, absence de terre ou de boue, d’herbe, environnement très pauvre…) provoquent une détresse psychologique se traduisant, entre autres, par du cannibalisme.
La réponse de la filière de l’élevage n’est alors pas de remettre en question cet environnement, mais de pratiquer des mutilations (caudectomie à vif, par exemple) pour « assurer le bien-être des animaux ». C’est-à-dire, en fait, limiter les pertes matérielles financières induites par le cannibalisme.
Il est donc courant que la filière de l’élevage – et d’autres entités – justifient la caudectomie en affirmant qu’elle est « nécessaire au bien-être des cochons », sans jamais remettre en cause l’origine du problème. On tombe ici, dans le cas des cochons comme dans celui des vaches, dans le sophisme de la double faute, qui consiste à justifier le caractère acceptable d’une faute initiale (promiscuité extrême…) par une autre (mutilation, intervention invasive non nécessaire…).
SOURCES & INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES