
Ces derniers jours, je vois beaucoup de personnes se retenir de souhaiter « une bonne année ». À cause de la pandémie et des grandes difficultés passées et de celles à venir, bien sûr : on anticipe le fait que 2021 va beaucoup ressembler à 2020, que le virus est toujours là, que les variants apparus récemment compliquent encore davantage les choses, que les mesures prises par les gouvernements ne vont probablement pas être à la hauteur…
Dans ce contexte, il paraît assez logique et acceptable de remettre en question la tradition consistant à se souhaiter 365 jours de bonheur ; il paraît logique et normal de nuancer ses vœux.
J’ai envie de dire que cet état d’esprit est le lot des personnes qui passent leur vie à militer pour un monde plus juste parce qu’elles ont une conscience aiguë des mécanismes qui créent tant de souffrances. Pandémie ou pas.
Cela permet peut-être de mieux comprendre ce que voulait dire cette nièce qui affirmait il y a quelques années « oh tu sais, souhaiter une bonne année, vu le monde dans lequel on vit, bof » ; et qu’on considérait, bien confortablement, comme la petite rabat-joie de service.
Comme chaque année, je ne vais donc pas souhaiter une bonne année en espérant qu’elle soit bonne dans l’absolu ou dans le vague. Je souhaite juste une bonne année aux personnes qui font de leur mieux pour promouvoir un monde moins violent, ainsi qu’à celles qui, même sans agir particulièrement, se gardent de plomber leurs efforts. Le monde est un peu plus vivable avec vous, alors prenez soin de vous.
pour 2021 ?
Du courage surtout… du courage pour continuer à se battre, pour nager encore et encore à contre-courant alors qu’iil serait tellement plus simple de se laisser porter.
Ne pas remettre des œillères pour plaire aux railleurs, rester soi en dépit des hâbleurs.
Faire de son mieux, même si ce « mieux » est si peu. Et tant pis pour la solitude, mieux vaut la solitude, fût-elle pesante, à une triste comédie.
Je t’attends 2021, tu ne me verras pas renoncer.
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