Céphalopodes

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Quel est le problème avec l’exploitation des céphalopodes ?

1 – C’est quoi, un céphalopode ?

Ce terme désigne une classe de mollusques dont la tête est reliée à des tentacules : pieuvres/poulpes, calmars, seiches, nautiles…

2 – Le maintien et le renforcement des normes spécistes

Considérer ces animaux comme des propriétés ou des marchandises entérine les normes spécistes. Ces dernières nuisent directement aux animaux concernés ainsi qu’à l’ensemble des animaux non humains en permettant notamment leur exploitation et leur abattage.

3 – Des souffrances nombreuses, prolongées et souvent aiguës

Les céphalopodes sont sentients : ils peuvent ressentir des expériences négatives (douleur, stress…) ou positives (plaisir, bien-être…). Leur exploitation en captivité implique :

• Manque de stimulations cognitives. Le confort psychologique des céphalopodes dépend de la richesse de leur environnement (Cooke & Tonkins, 2015 ; Jacquet & al., 2019). Un environnement pauvre tel que celui qui est induit par la captivité peut causer stress, dépression et autophagie (Hayter, 2005).

• Absence d’abri. Dans leur milieu naturel, les céphalopodes utilisent fuite et cachettes pour protéger leur corps mou (abri, enfouissement en sol sableux, camouflage…). Ces comportements sont impossibles à exprimer en captivité, ce qui cause stress, peur, dépression et anorexie (Sherrill & al., 2000).

• Densité. La plupart des céphalopodes sont solitaires. Leur exploitation en groupe cause agressions et cannibalisme (Aguado-Giménez & García García, 2002 ; Budelmann, 2010 ; Hayter, 2005 ; Jacquet & al., 2019 ; Pierce & al., 2010).

• Abattage. La surdose d’anesthésique est la seule méthode d’abattage qui permet de limiter les souffrances (Andrews & al., 2013 ; Boyle, 2010 ; Fiorito & al., 2015), mais elle rend les céphalopodes impropres à la consommation. À ce jour, dans un cadre commercial, on ne connaît donc aucune méthode permettant de les abattre sans souffrance.

D’autres sources de nuisances (transport, blessures, nutrition inadaptée, infections…) sont documentées. Le rapport scientifique Review of the Evidence of Sentience in Cephalopod Molluscs and Decapod Crustaceans (Birch & al., 2021) en propose une compilation.

4 – Des souffrances dispensables

L’exploitation des céphalopodes n’est pas nécessaire pour les humains : la consommation de leur chair n’apporte rien qui ne puisse être trouvé ailleurs.

SOURCES & INFOS COMPLÉMENTAIRES

– J Birch, C Burn, A Schnell, H Browning & A Crump, Review of the Evidence of Sentience in Cephalopod Molluscs and Decapod Crustaceans, London School of Economics and Political Science, Nov. 2021

– Les céphalopodes sont mentionnés dans la Déclaration de Cambridge sur la Conscience

– Article « Pourquoi les projets d’élevages industriels de poulpes doivent nous interroger » de Lindsay Hamilton dans The Conversation, traduit de l’anglais par Elsa Couderc (The Conversation France)