N°04 – « Les vidéos d’abattoirs montrent des cas isolés »

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TEXTE COMPLET

« Les vidéos d’abattoirs montrent des cas isolés, peu ou pas représentatifs »

Mais non ! Remise en contexte.

Dans différents pays, comme en France par exemple, des personnes s’introduisent dans des abattoirs dans le but de filmer ce qui s’y passe et de dévoiler ces images au grand public. La plupart du temps, il s’agit de personnes faisant partie d’associations de défense des intérêts des animaux exploités pour leur chair, leur lait ou leurs œufs.

Pour y entrer, elles doivent généralement se faire embaucher dans l’abattoir en question ou s’y introduire illégalement, car l’accès à ces bâtiments est interdit à toute personne n’y travaillant pas. Un amendement imposant l’installation de caméras de contrôle vidéo dans les abattoirs a aussi été rejeté en mai 2018. Aucune mesure n’oblige donc à la transparence quant à ce qui s’y passe.

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La plupart des personnes visionnant ces images les jugent souvent difficiles, voire insoutenables, car on y voit des animaux effrayés, qui crient, se débattent, se font égorger, se vident de leur sang, tentent de fuir ; ainsi que des mises à mort laborieuses, une cadence d’abattage élevée, etc. On y observe aussi, souvent, des animaux saignés ou découpés au couteau après un étourdissement qui n’a pas fonctionné ; ou pris au piège dans des dispositifs inadaptés à leur taille (ce qui rend la mise à mort hasardeuse et/ou entraîne des blessures supplémentaires) ; d’autres se faisant frapper ; d’autres encore étant forcés à se déplacer sur leurs membres brisés, etc.
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L’une des réactions que l’on constate souvent chez les personnes travaillant dans les filières de l’élevage et de l’abattage est de prétendre que ces vidéos présentent des cas isolés, peu ou pas représentatifs de la réalité. C’est une minimisation abusive qui, à force d’être énoncée ainsi, s’est transformée en idée reçue. En effet, toutes les vidéos, les photos, ainsi que les témoignages des personnes travaillant (ou ayant travaillé) en abattoir, font état de souffrances similaires et, plus largement, du fait que les animaux sont mis à mort sous la contrainte. Ce dernier point est inévitable, puisqu’il est inhérent à l’activité.

Il faut noter aussi qu’en 2016, un rapport d’audit mené par le Ministère de l’Agriculture sur l’ensemble des abattoirs français montre que 80% des chaînes d’abattage sont non conformes.

Ces vidéos ne montrent donc pas des cas isolés qui ne seraient pas représentatifs de ce qu’est un abattoir ; elles montrent au contraire la norme, c’est-à-dire le fonctionnement quotidien de ces établissements dans lesquels, chaque année, des milliards d’individus sont mis à mort à la chaîne, sous la contrainte.

SOURCES & INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES

– Synthèse des audits réalisés dans l’ensemble des abattoirs français en 2016