Red Flag – Les diagnostics douteux

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TEXTE INTÉGRAL

LES DIAGNOSTICS DOUTEUX

C’EST QUOI, UN “RED FLAG” ?

-> L’expression, qui signifie drapeau rouge en français, est couramment employée pour exprimer une mise en garde. C’est dans ce sens qu’elle est employée ici et c’est le principe de ce type de fiche : avertir d’un danger potentiel. C’est comme à la mer : si le drapeau est rouge, on évite de plonger dedans !

REMISE EN CONTEXTE
-> Il arrive que, face à un témoignage, à la photo ou la vidéo d’une personne, des “diagnostics” relatifs à sa santé soient exprimés, à distance et sans rien savoir de la situation médicale de la personne, souvent sur la base d’un seul facteur. On l’observe régulièrement sur les réseaux sociaux, notamment. Quelques exemples :

-> Diagnostiquer une pathologie chez une personne que l’on juge trop grosse ou trop maigre,

-> Diagnostiquer une pathologie à distance sur la base d’un courrier, d’un mail…,

-> Diagnostiquer un problème de santé quelconque chez une personne parce qu’on sait qu’elle est vaccinée et/ou attribuer ses éventuels problèmes de santé (ou son décès) à la vaccination,

-> Diagnostiquer un problème de santé quelconque chez une personne sur la seule base de son régime alimentaire réel ou supposé et/ou attribuer ses éventuels problèmes de santé (ou son décès) à ce régime alimentaire,

-> Diagnostiquer troubles psy, psychopathie, autisme, dépression, etc. sur la base de déclarations, attitudes, comportements ou idées d’une personne.

-> Or, les “diagnostics” exprimés dans ce contexte doivent alerter : ils ont toutes les chances d’être faux, peuvent contribuer au harcèlement des personnes visées, les stresser, les désorienter et les mettre en danger. Constater cette pratique, quel que soit le support concerné (réseaux sociaux, article, vidéo, conférence…) doit donc amener à la plus grande prudence vis-à-vis de la déontologie et de la rigueur des personnes qui en sont à l’origine.

ÇA CONSISTE EN QUOI, UN BON DIAGNOSTIC MÉDICAL ?
-> Un diagnostic médical pertinent ne peut être établi qu’avec l’aide de plusieurs connaissances particulières : observation (éventuellement examens, bilans, dépistages…), connaissance du mode de vie et des motivations liées (sédentarité, tabagisme, habitudes alimentaires…), antécédents médicaux, familiaux, grossesse, traitements en cours, etc. Il ne peut en outre être confirmé que par un·e professionnel·le de santé.

À NOTER
-> Il ne faut pas confondre les “diagnostics” et conseils médicaux douteux avec les conseils de santé généralistes qui correspondent aux recommandations des instances de santé, comme par exemple : limiter sa consommation d’alcool ou de sel, consommer quotidiennement des fruits et légumes, etc., qui peuvent être adressés de façon pertinente, même sans connaissances préalables particulières, en prenant soin toutefois de prendre en compte le contexte et d’éviter les injonctions, parfois contre-productives.


Merci à Sohan Tricoire (diététicien·e et vulgarisateur·rice) et à Roxane Villeneuve (Docteure en Psychologie, Psychologue clinicienne spécialisée en Psychogérontologie et Santé Publique) pour leurs relectures et révisions.

SOURCES & INFOS COMPLÉMENTAIRES
Vidéo du collectif l’Extracteur montrant comment Thierry Casasnovas établit des « diagnostics » à distance sur la base de courriers, souvent désespérés, de son public.
• Sur les « diagnostics » relatifs à la vaccination :
Sur le mantra « Died suddenly » (« Mort·e subitement ») utilisé en réaction à la mort de célébrités après les campagnes de vaccination contre le Covid-19, pour incriminer le vaccin sans donnée probante
Sur l’arrêt cardiaque de Bronny James
Sur le décès de Lisa Marie Presley
• Sur les « diagnostics » à l’emporte-pièce concernant le poids ou certains régimes alimentaires, les réseaux sociaux pullulent d’exemples visibles en commentaires. Sur ce sujet, suivre notamment le travail de Gras Politique et de Sohan Tricoire
• Sur les « diagnostics » psy en général, souvent utilisés comme arme de discrédit et de marginalisation, voir les ressources suivantes dédiées au sanisme (ou psychophobie)
Didier Raoult dit d’une scientifique qu’elle est « folle » après avoir parlé d’un « diagnostic » établi via ChatGPT